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  • Photo du rédacteurNatacha de Santignac

Exposés au quotidien

Dernière mise à jour : 29 juil. 2021

Magazine Le Point Chablais


L’état de nécessité, décrété par le Conseil fédéral le 16 mars, nous a obligés à changer de vie. Les écoles restent closes, les activités culturelles sont annulées, les rideaux de la majorité des magasins demeurent baissés et le télétravail encouragé. Pourtant, ici ou là, une enseigne s’illumine, un bus passe, voire un train.

Nous avons rencontré deux personnes actives : Fabien Rochereuil, cinquante-deux ans, chauffeurs aux TPC depuis trois années, et Morgane Baur, 28 ans, gérante de la droguerie d’Aigle située rue Farel, depuis août 2018. Pour tous les deux, un des attraits principaux de leur métier demeure le contact avec la clientèle. Un aspect difficile à entretenir en cette période troublée. Qu’importe, tous les matins, Fabien enfile son uniforme pour conduire et Morgane sa blouse blanche pour conseiller.

S’adapter aux enjeux de la pandémie

Les instructions du Conseil fédéral sont claires : les transports publics doivent assurer leur mission, et c’est bien là ce que les TPC proposent chaque jour à leurs usagers. Bien sûr, Fabien Rochereuil explique que « le nombre des usagers a diminué fortement, de même que la cadence. C’est un autre rythme, moins stressant sur la route. » La droguerie, de son côté, ouvre également. « Nous vendons des produits alimentaires spécifiques, notamment pour les personnes allergiques » précise Morgane Baur. Les deux entreprises ont dû instaurer des mesures sanitaires. Dans chaque bus, une zone de sécurité autour du poste de conduite a été définie et la porte avant condamnée, afin d’éviter le contact direct avec les passagers. Des gants jetables, du liquide désinfectant et des lingettes nettoyantes ont été distribués à chaque chauffeur. Fabien Rochereuil explique : « ma première activité maintenant est de désinfecter entièrement ma place de travail avant de commencer. Je me lave beaucoup plus les mains pendant mes services. Je ne vends plus de billet. Cela fait réfléchir. Je veillerai plus à mon hygiène des mains à l’avenir. » À la droguerie, un gel désinfectant est à disposition des clients arrivant sur les lieux, des plaques de Plexiglas ont été installées sur le comptoir, un marquage au sol délimite la zone de sécurité respectant la distance nécessaire entre les personnes présentes, et le port du masque pour le personnel est devenu obligatoire : « De ce que nous savons, le masque est utile aux personnes malades pour réduire le risque de transmission aux autres. Il est possible que des porteurs sains soient présents dans notre personnel. Comme notre clientèle est aussi constituée de personnes à risques ou affaiblies, nous portons des masques par mesure de sécurité » détaille Morgane Baur.

Corona attitude

Si les TPC enregistrent une baisse très nette de fréquentation, la droguerie ne désemplit pas, et Morgane Baur espère pouvoir tenir, car les horaires d’ouvertures sont demeurés identiques. Pour les deux travailleurs, l’état d’insouciance de la clientèle n’a pas duré. On vient surtout à la droguerie pour booster son système immunitaire, ou se renseigner sur une meilleure nutrition. « De nombreux produits existent, la vitamine C que tout le monde connaît, est loin d’être le seul. Par exemple le sirop du père Michel, la gelée royale ou encore l’échinacée. Des huiles essentielles anti-infectieuses comme le ravintsara, le teatree ou encore l’extrait de pépin de pamplemousse peuvent aider » selon Morgane Baur. De son côté, Fabien Rochereuil indique que « la clientèle a bien réagi aux mesures. Elle les comprend, même si au début le chamboulement des habitudes ne s’est pas passé simplement pour tout le monde. Dans l’ensemble, tous ceux qui ne possèdent pas d’alternative pour se déplacer sont très reconnaissants de notre présence. » Fabien Rochereuil affirme ressentir une certaine fierté à participer à l’effort commun, il n’a pas peur, mais craint parfois de contaminer ses proches. Son moral reste bon : « la solidarité fait partie de mon travail ». Morgane Baur reste résolument positive : « Si on peut participer, on en a le devoir. Je pense que nous apprendrons tous de cette expérience. »

Article publié dans le magazine Le Point Chablais du 20 mai 2020.

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