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  • Photo du rédacteurNatacha de Santignac

Mon Couthures


Mon programme à la fin du festival, Couthures-sur-Garonne, France

Jeudi 28 juillet, 14h. Je monte dans ma voiture, non sans l'avoir nettoyée, car elle s'était transformée en cible pour les mouettes de Mèze, le temps de mon séjour ! Aujourd'hui mon itinéraire se dessine comme suit : Mèze (34), Couthures-sur-Garonne (47), environ 3h30 de route. Le soleil est au rendez-vous et je bénis la clim, même si elle ne fait ni l'affaire de l'environnement ni celle de mon réservoir ! J'alterne Autoroute Info et ma musique, au programme aujourd'hui : Hozier et Asaf Avidan. Je plane, tout en étant concentrée sur le trafic fluide quoique dense. Le paysage change devenant plus vallonné, plus vert. Le ciel se couvre un peu, et les températures perdent quelques degrés au fur et à mesure que le compteur affiche les kilomètres.

Ah, mais je vois que vous froncez les sourcils : Couthures-sur-Garonne, que va-t-elle fabriquer dans ce village, certes joli, mais qui ne vous serait pas venu à l'esprit, vous eussé-je demandé une destination estivale pour quelques jours ! Eh bien, je me rends au 1er Festival du Journalisme Vivant organisé par 6 Mois, XXI, Harper's Magazine, L'Internationale et Reportagen. Edition unique en son genre et pas seulement parce que c'est la première. Avec une volonté affichée de nous permettre de mieux appréhender les sujets de société nous touchant de plein fouet, de démystifier la profession de journaliste et de rendre le monde de la presse accessible à tout un chacun, cette première édition me ravit déjà les neurones avant que d'avoir commencé.

Revenons un instant sur le programme. Sept thèmes déclinés : "Les révolutions alimentaires", "Changer la prison", "Participer : mode d'emploi", "Décrypter la terreur", "Les dérangeurs", "L'Iran dévoilé" et "Des frontières et des hommes", indiquent clairement la volonté de pousser les réflexions, les engagements et la discussion. Au vu de l'actualité récente, c'est chaud bouillant, pour ne pas dire atomique !


Après m'être installée dans ma chambre Airbnb cosy et préparée avec soin par Marie, je file vers la Garonne. Lorsque j'arrive au centre du village, la tension est palpable. Je me dis qu'évidemment, il est normal qu'à la veille d'un tel événement, l'électricité soit branchée sur un haut voltage et j'avance en disant juste "Bonjour" à deux, trois têtes connues. Arrivée au point de retrait des accréditations, je comprends que le festival a bien failli être annulé, que les effectifs de sécurité ont été doublés et que les anciens séchoirs à tabac, où devaient se tenir les interventions, ont été abandonnés afin que tout se passe dans un périmètre le plus réduit possible. Après l'attentat de Nice, les autorités sont sur les dents et les sujets, de même que les intervenants présents, leur font redouter le pire. Je comprends mieux les regards désorientés que j'ai croisés en chemin.

Mon badge et mes "boutons", monnaie du festival, en poche, je commence à déambuler dans ce village tributaire des humeurs de la Garonne dont les crues successives semblent avoir perturbé de nombreuses fois la tranquillité des habitants. D'ailleurs, j'observe, en différents lieux des marquages indiquant des dates ainsi que des niveaux de crue. L'église accueillante de style néo-romand, bien perchée en exhibe fièrement et je peine à croire qu'il est possible que le flot qui s'écoule doucement en contre-bas ait pu monter jusqu'ici. Le soleil de la fin de journée, toujours chaud, m'offre des ombres allongées et lascives qu'il me plaît d'observer.

Premiers repérages terminés : je cesse mon mitraillage photographique et me dirige vers l'espace où les festivaliers pourront reprendre des forces. 20h30, une heure raisonnable pour dîner ! Un bouton vaut trois euros, on peut diviser les boutons en deux, les gobelets sont consignés un demi-bouton... Je n'avais pas été prévenue que j'allais devoir faire des maths ! Seules des bouteilles d'eau d'1.5 litre sont disponibles, j'en achète une, mais comme je ne peux pas me promener avec ça toute la soirée, je la cache avec mon gobelet entre les tentures en plastique du bar. Advienne que pourra! Mon médecin m'ayant diagnostiqué lundi une intolérance au gluten, il me recommande une cure stricte sans ce dernier et sans lactose, je pars en chasse de ce que je vais pouvoir me mettre sous la dent. Pas facile, partout des céréales de blé, du pain, du taboulé, des galettes ou des crêpes. Je pressens que je vais me transformer en dévoreuse de crudités pendant trois jours. Heureusement, mon sac recèle une petite réserve de noix de cajou, amandes et autre oléagineux ! Finalement, je me délecte au bord du fleuve. Ce n'est pas si mal d'être une tortue surtout une sachant lire et écrire. J'épluche le programme afin d'organiser mon vendredi. Choisir c'est être adulte, je n'ai pas d'autre option que de choisir !

Ma nature de papillon me pousse à butiner ici et là ; aussi, au lieu d'approfondir une des problématiques, je décide de voguer de "séchoir" en "séchoir". Rendez-vous est pris à 9h30 avec Wassim Nasr qui intervient dans le cadre du thème "Décrypter la terreur" sur le sujet de l'analyse des informations diffusées concernant Daech. À 11h45 Changer d'identité présenté par Tobie Nathan sous la bannière "Des frontières et des hommes" me tente, puis à 12h30 sous le thème "Changer la prison", l'intervention d'Arne Kvernvik Nilsen et Paul-Roger Gontard sur Prisons ouvertes, la solution? reportage dont j'ai déjà vu les photos dans 6 Mois, me paraît extrêmement intéressant. Dans la ligne de mire de l'après-midi, des expositions photos et la pièce On n'est pas que des valises d'Hélène Desplanques donnée dans l'église, c'est déjà pas mal. Je décide de rentrer me reposer un peu après cette journée de conduite et de jolies découvertes.


De retour chez Marie, je me pose sur la petite terrasse et laisse mes pensées vagabonder. Marie revient de sa promenade avec son chien, qu'elle attache en ce moment en raison des chaleurs de la chienne du voisin. "Le pauvre, il souffre beaucoup. Il n'a pas l'habitude". Marie m'explique ensuite que tous les jours, elle passe une heure à arroser son jardin. "Cela fait des semaines qu'on n'a pas eu une goutte de pluie". Il faut avouer que c'est un espace conséquent où les fleurs en tout genre ont élu domicile. Une tisane et ma potion de passiflore avalées, je file me réfugier sous la couette. Je me dis que je suis folle par cette chaleur, mais non, je la supporte bien, plutôt bien même.

Vendredi, 7h00, je m'affaire dans la salle de bain, je ne veux pas arriver tard et perdre du temps pour débusquer une place. Petit-déjeuner délicieux : œufs à la coque, pain sans gluten, thé vert et jus de citron ! Serais-je devenue membre d'une secte? Je vérifie mon sac, tout semble en ordre, je mets les voiles. Je retrouve l'itinéraire de la veille sans encombre, et me faufile le long des routes sinueuses du Lot-et-Garonne pas si loin de Rodez, terre de mes ancêtres.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui, 29 juillet, les agents de sécurité observent et fouillent, les gendarmes patrouillent. Tout est calme, le public est au rendez-vous, et je m'installe sereinement sur la terrasse près de la librairie où le "séchoir 2" a été déplacé. À mon tour, je laisse mes mirettes vagabonder et repère des quilles colorées sous un escalier, je les photographierai dès que possible, mais pour l'instant, c'est mon ouïe qui se doit d'être active. Mathilde Boussion rappelle les événements tragiques de Nice et "l'état de guerre" dans lequel la France se trouve. Sa consœur Gwendoline Debono présente Wassim Nasr, journaliste de France 24, et alors, à écouter les propos de Wassim, il semble qu'un rouleau compresseur passe littéralement sur l'auditoire. Je réalise que, finalement, personne, y compris dans le monde des médias ne sait grand chose, que la vérification des sources demeure une problématique cruciale, et ce d'autant plus que les réseaux sociaux, sur lesquels toutes sortes d'inepties circulent, abondent. La moindre "information" est guettée, puis montée en épingle si elle peut faire vendre du papier ou augmenter l'audimat. Je ne vais pas ici rappeler le comportement plus que douteux des médias français dans le traitement des différents attentats terroristes de l'Hexagone, je pense que vous voyez bien ce à quoi je me réfère. Après de nombreux exemples démontés par Wassim, arguments à l'appui, la conclusion est qu'il revient à chacun d'entre nous, en tant que citoyen actif et penseur, de ne pas se laisser entraîner dans la spirale émotionnelle et de conserver une distance permettant d'évaluer la teneur des propos tenus ici et là. C'est un beau défi, mais combien de citoyens sont-ils en capacité de se positionner ainsi? Cela nécessite du temps, des connaissances, et surtout une véritable volonté de comprendre. Wassim d'ajouter : "Si ce que l'on vous montre fait appel à vos instincts les plus primitifs, méfiez-vous".

Afin de tenter de calmer mon sang bouillonnant, je descends vers le fleuve et sa buvette. Retrouverai-je ma bouteille et mon gobelet drapés dans leur tenture plastique? Je m'approche, déplie et, bingo, tout est bien là ! Je me sers deux fois, et bois d'un trait les deux flacons. Je me pose sur un transat en contemplant les flots paisibles. La contradiction entre la fureur du monde et la plénitude de ce lieu m'interroge. Je prends quelques photos pour me prouver, que oui, c'était bel et bien serein et enchanteur comme la vie devrait l'être.

Puisque je dispose d'un peu de temps, je m'attarde sur l'exposition Gaza en couleurs de Nidaa Badwan, dont les tirages ont été accrochés sur des murs en bois, offrant un beau contraste avec le cadre noir des photos. Mise en scènes de la vie quotidienne en autoportrait aux couleurs saturées. Un voyage onirique au cours duquel je me suis laissée emporter. L'exposition Les Insolents de Téhéran de Jeremy Suyker affichée devant la mairie de Couthures, me replonge dans l'univers de Chahdort Djavann que je suis en train de lire. La liste des interdits est longue en Iran, mais celle de l'inventivité et de la créativité du peuple de ce pays pour se donner les moyens de les contourner l'est bien davantage ! Ces images m'émeuvent par l'espoir qu'elles diffusent.


Exposition Gaza en couleurs

Arrivée à l'entrée du "séchoir 3", je constate que non seulement les sacs sont fouillés, mais que les corps des participants sont également palpés. Et là, je dis : "stop" ! Je comprends les mesures de sécurité, les précautions, et je sais que les thèmes du lieu peuvent paraître plus "dangereux", mais je tiens personnellement certaines limites pour infranchissables, déjà dans les aéroports, j'enrage, alors ici, non. Je retourne donc dans l'autre zone et me réfugie au bord de la Garonne, le long de laquelle l'accrochage des photos de Sulina par Julien Pebrel, utilisant deux câbles et des pinces à linge, attire mon regard tout en déplaçant mon imagination en Roumanie, un pays que je ne connais pas encore. Les températures sont plus clémentes à l'ombre des grands arbres de la place du village. Je m'assois un moment avec en arrière-fond des résonnances du thème "Les révolutions alimentaires", auquel je ne cherche pas à mettre un sens.

Je me laisserais bien bercer par le bruit léger du feuillage, mais j'ai trop envie d'aller écouter le sujet sur la prison sans murs ni barreaux de Bastøy en Norvège.

C'est par une photo d'Alcatraz que l'ancien directeur norvégien entame son propos, en la contrastant immédiatement avec "sa" prison ouverte, également située sur une île. Arne Kvernvik Nilsen explique que "dès le premier jour d'incarcération, nous nous focalisons sur le jour de sortie, c'est-à-dire que nous préparons les détenus à retourner dans la société dès leur arrivée". Des chiffres sont déclinés, notamment celui des récidives. En Europe la moyenne est de 70%, à Bastøy le chiffre tombe à 16%. Arne Kvernvik Nilsen insiste que seule la liberté de mouvement est perdue en prison. Les détenus doivent conserver leur intégrité, leur dignité. Dans sa structure, ils travaillent à la ferme, réapprennant à vivre ensemble, à collaborer. A ce sujet, les photos d'Espen Eichhöfer évoquent magnifiquement la vie de ce lieu et de ses habitants. Le concept de "punition" me semble bien archaïque, et mon cerveau ose le parallèle entre les systèmes d'éducation au sein desquels les élèves sont traités tout à fait différemment dans les pays du Nord et en France, notamment. Lorsqu'il était encore en fonction, Arne Kvernvik Nilsen recevait des cartes de vœux d'anciens prisonniers, certains d'entre eux lui rendaient même visite après leur sortie. Une leçon magistrale.

Il est l'heure de faire ripaille. Ratatouille et bavette saignante au menu. Je savoure mon déjeuner, les yeux plongés dans la Garonne et mon esprit dans la stratosphère. J'écoute les discussions de mes voisins, les échos positifs au sujet de la manifestation. Cela me fait plaisir. Certains évoquent même déjà la possibilité d'une édition 2017. Ici et maintenant, pour moi, c'est destination un transat de la plage. Je n'ose me baigner alors je me perds dans mes pensées. Éclaboussures d'écailles est en train de germer dans ma tête. J'adore observer ce processus.

Un peu avant 16h30 je me dirige vers l'église dans laquelle sera jouée la pièce On n'est pas que des valises ou l'épopée des salariés de Samsonite d'Hélène Desplanques, mise en scène par Marie Liagre, qui revient sur la fermeture de l'usine d'Hénin-Beaumont et la lutte exemplaire des salariés, en majorité des femmes, pour faire valoir leurs droits. L'aventure commence d'abord par un documentaire Liquidation totale retraçant l'occupation de l'usine et les premiers procès. Pour Hélène, la pièce de théâtre est un moyen de continuer la bataille : elle crée en effet du lien et en permet au plus grand nombre d'être confronté à une réalité parfois abstraite. Celle de personnes modestes qui s'attachaient avec cœur à leurs tâches quotidiennes, et dont les vies ont été brisées pour qu'une poignée d'hommes, roulant déjà sur l'or, déconnectés de la vie, s'enrichissent encore davantage.

Je regarde la pièce où une actrice professionnelle côtoie les anciennes ouvrières. Je suis émue aux larmes. Je n'arrive pas à les contrôler. Touchée en plein cœur par ces destins sublimés dans ce désastre. J'écoute la musique familière de l'accent du Nord. Les valeurs avec lesquelles j'ai grandi, de solidarité, de partage, d'accueil de la différence, rejaillissent. Je pense à mon grand-père français, communiste, et à tous ces gens qu'on a volontairement mis sur le carreau, oublié. La contradiction entre l'essence même de ces personnes et leur vote pour le Front National me blesse violemment. Moi qui ne vis plus dans le Nord, je suis, à chaque fois, lors de mes visites, frappée par la gentillesse, la sollicitude de ses habitants qui manque cruellement à Genève et ses alentours.

Après la pièce, je parle avec Brigitte, présidente de l'association AC Samsonite, je la remercie et lui offre un don pour aider ceux qui n'ont pas retrouvé de "boulot" comme elle dit. Je rencontre Hélène qui m'invite à me joindre à l'équipe pour boire un verre. Finalement, je dînerai avec eux. Moment fort et qui restera imprégné dans ma chair.

Samedi 30 juillet. J'arrive un peu plus tard. Je n'oublie pas cette fois, les chocolats que j'ai apportés pour l'équipe. Dieu seul sait dans quel état je les offre : ils sont restés dans mon coffre toute la journée hier... Je suis honnête et annonce la nature de mon cadeau empoisonné. Personne ne m'en tient rigueur et à ce jour aucun problème digestif ne m'a été signalé, ouf !

Le rythme effréné de la vidéo de Christophe Michaud Uberize me attire mon regard et je reste un moment à l'observer se débattre entre ses livraisons Deliveroo et ses invités Airbnb. L'expérience de gagner sa vie en travaillant dans le secteur de l'économie participative, ne semble pas concluante et ne donne pas envie. Quelques intervenants parlent ensuite de leur expérience. Airbnb, les plateformes de crowdfunding, notamment Bluebees, dédiée à l'agriculture, entre autres. Les sons de cloche résonnent ou dissonent avec mon propre vécu.

C'est vers la place du village que mes pas me portent ensuite. Art Spiegelman, l'auteur de Maus parle, en français, de son parcours, de son regard sur le dessin d'autres artistes parmi lesquels un dessinateur dont je n'ai pas noté le nom, et que je ne parviens pas à retrouver! J'ai cru, naïvement que le livre en forme d'accordéon, serait en vente à la librairie, et puis, non... Les dessins évoquent le second conflit mondial en dégradés de gris. Ces images m'interpellent par leur force, l'histoire qu'elles charrient, mais aussi l'actualité qu'elles portent. L'atmosphère des années 30 est si prégnante aujourd'hui que j'en ai froid dans le dos. L'impact des images et les réactions qu'elles suscitent, sont illustrés par une de ses couvertures du New-Yorker, elle montre un juif orthodoxe et une femme noire maquillée qui s'embrassent. Le message de paix qu'Art Spiegelman avait voulu véhiculer, a choqué aussi bien aux États-Unis les juifs que les noirs.

Lors de mon déjeuner, je rencontre un ancien journaliste de RFI, entre autres médias, qui a habité en Corée et beaucoup voyagé. L'échange est intéressant. J'aime ces instants inattendus, hors du temps. Puis, je me rends compte que j'ai vraiment un coup de pompe, et décide de rentrer chez Marie pour me ressourcer, non sans avoir posté quelques clichés sur #festicouthures, mais aussi acheté et rédigé mes fameuses cartes postales. La sieste a été plus longue que prévue, et je décide de ne pas retourner sur place, mais de me promener dans "mon" village.

Les batteries rechargées après une bonne nuit de sommeil, je prends la route en ce dimanche 31 juillet, avec tout mon bazar, car après Couthures, j'enchaîne ! Il fait moins chaud ce matin, et je regretterais presque de ne pas avoir pris de veste. Pas de programme préétabli pour cette demi-journée. Je me dirige vers la librairie, et m'arrête pour écouter Matthieu Suc revenir sur l'assaut de Saint-Denis le 18 novembre 2015. Les arguments se suivent les uns après les autres démontant la version officielle selon laquelle les forces de l'ordre ont "essuyé le feu pendant des heures", car sur les milliers de cartouches tirées, onze seulement proviennent des terroristes. La France avait besoin mettre en avant des héros, de montrer qu'elle avait une police hors norme, de conforter cette dernière mise à rude épreuve depuis Charlie, certes, mais maquiller des preuves, raconter n'importe quoi, et mentir sciemment à une population traumatisée, et qui ne sait plus ce qu'elle est, cela est extrêmement grave. Je m'interroge à nouveau sur le concept de "réalité". Évidemment, celui-ci est toujours subjectif. Que L'Humanité ne décrive pas tel ou tel événement comme Le Figaro, logique, mais que le pouvoir transforme la réalité afin de manipuler l'opinion publique à telle une échelle, est purement et simplement machiavélique. C'est pourtant bien le monde au sein duquel nous respirons, et ce constat me ramène à mes réflexions initiales sur la capacité et surtout la volonté de chacun d'ouvrir ses horizons, pour dépasser le stade de l'émotion, et enfin tenter de comprendre pour être mieux préparé au bout du compte, et faire en sorte que l'Histoire prenne un autre cours.

C'est sur ces pensées que je quitte Couthures, son festival et sa Garonne, un appel urgent m'obligeant à rentrer plus tôt que prévu. Je me suis régalée, il n'y a aucun doute. La richesse de même que la diversité des thèmes et des interventions ont apporté des pistes de réflexion à la citoyenne que je suis, mais également à la journaliste que j'apprends à devenir. J'espère de tout cœur qu'une deuxième édition aura lieu, et que je pourrai y participer de façon encore plus active.


Les crues de la Garonne.

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